Les croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés, prêchés par le pape, une autorité spirituelle de l'Occident chrétien comme Bernard de Clairvaux ou un souverain comme Frédéric Barberousse.
Elles furent lancées pour restaurer l'accès aux lieux de pèlerinages chrétiens en Terre Sainte, autorisés par les Arabes Abbassides, mais qu'interdirent les Turcs Seldjoucides en 1071 quand ils prirent Jérusalem aux Arabes. Elles débutèrent en 1095, répondant aussi à une demande de l'empereur de Byzance inquiet de l'attitude des Turcs. Les Byzantins parlaient grec, étaient chrétiens, mais depuis 1054 se définissant comme en rupture avec Rome (orthodoxes et non catholiques). Les croisés ne firent pas de conquêtes durables, se désintéressèrent de la question une fois que Saladin eut rétabli l'accès aux pèlerinages, hormis pour ceux qui s'étaient installés sur place, et en fin de compte affaiblirent les Byzantins plutôt qu'ils les aidèrent.
La définition traditionnelle, retenue pour cet article, englobe la période 1095-1291, du concile de Clermont à la prise de Saint-Jean-d'Acre, en se limitant aux expéditions en Terre sainte. Une vision plus large va jusqu'à la bataille de Lépante (1571), pour inclure la Reconquista espagnole, en incluant toutes les guerres contre les Infidèles et les hérétiques sanctionnées par le pape, qui y attache des récompenses spirituelles et des indulgences.
La première croisade débute en 1096 avec des milliers de pèlerins piétons, pour réoccuper une partie des terres perdues lors de l'expansion arabe du ixe siècle, et ainsi rendre Jérusalem accessible au pèlerinage. Elle aboutit à la fondation des États latins d'Orient, dont la défense justifie les sept autres croisades principales, de 1147 à 1291, date de la perte des dernières positions latines en Orient. À partir de la quatrième croisade, qui s'empare de Constantinople en 1204, l'idée est parfois dévoyée: des expéditions sont organisées par le pape contre ses opposants chrétiens (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon ou encore Hussites au xve siècle…) ou païens (baltes). Si elles permettent le maintien des États latins d'Orient, les croisades n'ont plus pour objectif Jérusalem.
Les cités marchandes italiennes ont bénéficié des croisades, et développé dans la foulée les liens entre places commerciales européennes.