Ce que j'en pense :
Ce qui m'a plu dans ce livre c'est la façon différente dont il raconte la Grande Guerre. D'abord, ce n'est pas le parcours d'un soldat qu'on nous propose de suivre mais celui d'une jeune fille, en pleine mutation entre l'adolescence et l'âge adulte. Ensuite, ce n'est pas dans les tranchées que se déroule le récit mais à l'arrière, loin du front, dans l'un des villages de ces campagnes françaises qui ont vu partir tant d'hommes au combat et qui ont dû continuer à vivre et à travailler sans eux, tout en espérant leur retour. Enfin, c'est une histoire qui se distingue par la forme originale de son écriture : le journal intime. Ainsi, au fil des jours, des mois et des années, à travers les confidences qu'Adèle écrit dans son journal, une réelle impression de durée s'installe dans le récit et on comprend mieux pourquoi cette guerre a pu sembler longue, même pour les populations civiles des campagnes. La vie au front, Adèle se l'imagine grâce au courrier qu'elle reçoit des ses frères puis lors des permissions de Paul. Très vite, elle comprend dans quel enfer ils sont plongés. Le grand mérite de l'auteur est d'avoir su créer une héroïne lucide et dotée d'une personnalité très attachante. En effet, malgré les épreuves et les drames qui l'accablent, Adèle nous étonne par sa joie de vivre et sa force de croire en l'avenir. C'est une jeune fille à qui on a envie de ressembler. Son jugement sur la guerre, qui évolue tout au long de son journal, nous donne à réfléchir sur cette génération de Français plongés malgré eux dans la tourmente de 14-18. Je signale qu'un autre titre utilise la forme du journal intime pour évoquer la vie des populations civiles pendant la Grande Guerre : Le journal d'un enfant, Rose, France, 1914-1918