L'année 1915 commence avec quelques nouvelles de Paul mais plus aucune d'Eugène. Au fil de ce premier hiver de guerre, la vie s'organise à l'arrière mais Adèle reste sensible aux signes que la guerre lui envoie de loin : les premiers soldats morts originaires du village, les réquisitions de matériel, d'animaux et de récoltes imposées par l'armée, les restrictions de bois, la lecture des communiqués officiels... Le printemps arrive avec des nouvelles d'Eugène. Il est prisonnier dans un camp en Allemagne et il a très faim. Le 12 juillet, Paul revient au village pour une permission. Il a changé et il est plein de poux. Il raconte ce qu'il peut de l'enfer des champs de bataille : les attaques meurtrières, la boue des tranchées, les obus, mais il manque de force et considère que Adèle est trop jeune pour entendre ces histoires sinistres. Le 20 juillet, c'est au tour du père d'Adèle d'être mobilisé. Pour les moissons, il n'y a plus que les hommes âgés, les femmes et les enfants. Dans ses lettres, Eugène dit que les colis de vivres qu'on lui envoie sont interceptés par les soldats allemands et que lorsqu'ils lui parviennent, ils sont vides. Ses lettres sont de plus en plus désespérées. Adèle s'inquiète pour lui. L'automne passe, l'hiver arrive. Alette, la meilleure amie d'Adèle doit quitter le village pour suivre son apprentissage de couture. Alette s'intéresse aux garçons alors qu'Adèle se sent trop jeune pour ça. Cette année-là, Adèle fête Noël avec sa marraine Berthe qui travaille dans une usine d'armement à Dijon comme « munitionnette ».