Une affaire d’enlèvement international d’enfant, parmi tant d’autres, malheureusement. Un détective français me met en contact avec un père de sa commune. Son épouse étrangère a disparu avec l’enfant aux Etats-Unis. Le gouvernement américain l’a localisée dans tel état. Puis-je obtenir plus de détails? Au fil de mon enquête, je suis stupéfaite de constater que les informations émanant du gouvernement américain sont périmées depuis plus de 10 ans. Pire: la dame n’a sans doute jamais mis les pieds aux Etats-Unis après l’enlèvement et se trouve ailleurs. Près de trois ans de perdus pour le père privé de son enfant et la justice française, égarés sur une fausse piste!
Cette expérience est hélas assez courante, à en croire plusieurs détectives spécialisés dans ce genre d’enquêtes. Voici en quelques mots comment le système est censé fonctionner: la France et les Etats-Unis font tous partie des 88 états signataires de la Convention de La Haye de 1980 sur l’enlèvement international d’enfant. Chacun a mis en place une «Autorité Centrale:» un service dépendant du Ministère de la Justice en France, ou aux USA, du State Department (le Département d’Etat) américain, chargé de coopérer pour résoudre ce genre d’affaires. Le traité prévoit «une procédure pour le retour rapide de l’enfant kidnappé.» Selon le dernier rapport du State Department à ce sujet, presqu’un quart de toutes les affaires d’enlèvements internationaux impliquent les Etats-Unis, mais le taux de résolution de ces affaires n’est pas clairement révélé. Selon Keith Schafferius, un détective privé australien spécialisé dans les enlèvements parentaux, seuls 3 ou 4% des enfants kidnappés dans des pays signataires sont retournés au parent privé de son enfant dans les premières semaines ou dans les premiers mois.