Même le roi le plus révéré au monde, un roi adulé par son peuple comme un demi-dieu, n’est pas immortel. C’est la triste vérité qui s’est rappelée à la mémoire des Thaïlandais en novembre, lors des six jours de la fastueuse cérémonie crématoire organisée en l’honneur de la princesse Galyani [décédée en début d’année], la sœur aînée de leur roi bien-aimé Bhumibol Adulyadej. Les défilés ont rassemblé un cortège de voitures dorées et une armée de figurants en costume traditionnel. A Bangkok, certains ont vu dans ces funérailles une répétition générale de celles du roi Bhumibol, qui a célébré son 81e anniversaire le 5 décembre et dont le règne – déjà long de soixante-deux ans – ne saurait se prolonger très longtemps encore.
Les obsèques de la princesse Galyani n’ont que brièvement apaisé les dissensions politiques qui déchirent depuis trois ans les partisans de Thaksin Shinawatra, le Premier ministre renversé par les généraux royalistes lors du coup d’Etat de 2006, et le mouvement d’opposition soutenu par la majeure partie de l’élite traditionnelle de la capitale, dont visiblement la reine Sirikit. Les cérémonies étaient achevées depuis à peine un jour quand une grenade a explosé au milieu des protestataires anti-Thaksin, faisant une victime. Ces derniers, regroupés au sein de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), qui occupaient le siège du gouvernement depuis le mois d’août, ont alors investi les principaux aéroports de la capitale, semant le chaos [350 000 passagers ont été bloqués sur place et le coût pour l’économie est colossal]. Le siège n’a été levé que huit jours plus tard, à la suite de la dissolution des principaux partis de la coalition gouvernementale pro-Thaksin ordonnée par la Cour constitutionnelle.
Outre les craintes légitimes liées aux abus de pouvoir de M. Thaksin, une des inquiétudes des royalistes est qu’à travers ses politiques populistes d’aide médicale et de microcrédit, l’ancien magnat des télécommunications se bâtisse un système népotique et acquière une popularité, se posant en rival du roi. Autre frayeur : par le passé, M. Thaksin aurait redoublé d’attentions à l’égard du prince héritier Maha Vajiralongkorn. Une générosité qui aurait eu pour dessein de s’assurer une influence en prévision de son couronnement.
C’est notamment pour ces raisons et quelques autres qu’il est nécessaire, si l’on veut prendre la mesure de l’infortune de ce pays de 64 millions d’habitants, de connaître l’histoire trop rarement contée du roi Bhumibol. Bon nombre de Thaïlandais ne manqueront pas de s’offusquer en lisant ce qui suit ; ils préféreront la fable officielle de leur roi adoré. Mais ses actions passées sont à l’origine d’un conflit qui coupe le pays en deux. Il est nécessaire de les passer au crible.
Même dépouillée de la mythologie que ses courtisans ont mis des dizaines d’années à élaborer, l’histoire de Bhumibol reste exceptionnelle. Né aux Etats-Unis, ce fils d’une princesse de la dynastie Chakri et d’un roturier métis chinois hérite accidentellement d’un trône à deux doigts de disparaître. Il saura lui redonner vie, accouchant même d’une des monarchies les plus puissantes et les plus prospères de la planète, la seule sans aucun doute des temps modernes à avoir étendu son pouvoir politique à une telle échelle. Le charisme du roi, son intelligence, ses talents (de saxophoniste et de faiseur de pluie, une science pour laquelle il détient un brevet européen), son profond attachement au bien-être de son peuple expliquent l’adoration qui lui est vouée à l’intérieur des frontières et l’admiration qu’on lui témoigne à travers le monde.
Cette icône a de toute évidence atteint son zénith en 1992. Alors que l’armée avait ouvert le feu sur des dizaines de manifestants démocrates à Bangkok, la télévision a diffusé les images du chef de l’armée (et Premier ministre) Suchinda Kraprayoon et de la figure de proue des protestataires Chamlong Srimuang (aujourd’hui un fidèle de la PAD) se prosternant devant le monarque. Peu après, le général Suchinda présentait sa démission tandis que la restauration de la démocratie auréolait plus encore le roi Bhumibol.
Quoi qu’il en soit, son histoire est aussi celle d’un souverain qui a perdu foi en la démocratie (pour autant qu’il l’ait jamais eue) et qui n’a cessé de s’ingérer dans les coulisses politiques. Et aujourd’hui, au crépuscule de son règne, il risque de laisser derrière lui une Thaïlande orpheline qui n’est pas préparée à vivre sans son “Père”, comme elle le surnomme affectueusement. On ne peut comprendre comment ce pays, il y a encore peu parangon du pluralisme politique sur le continent asiatique, a sombré dans un tel “désordre” (le roi lui-même l’a déclaré en 2006) sans lever l’épais voile de vénération qui entoure sa personne.
Mais ce n’est pas chose facile. Car paradoxalement, même un roi censé être adulé par l’ensemble de ses sujets, ou presque, a besoin de protection. Et cette protection a pris la forme de la législation la plus impitoyable du monde en matière de lèse-majesté*. Tandis que la plupart des monarchies ont aboli ou cessé d’appliquer ce genre de loi, la Thaïlande l’a durcie dans les années 1970. Même la critique la plus modérée et la plus pesée à l’encontre de la couronne est proscrite, et passible d’une peine allant jusqu’à quinze ans de prison. Cette législation de fer a un effet évident non seulement sur le peuple thaïlandais, mais aussi sur des générations de diplomates occidentaux, d’universitaires et de journalistes qui, à quelques rares exceptions près, s’autocensurent docilement.
A l’origine de cette situation se trouve – entre autres – la guerre du Vietnam. A l’époque, les Etats-Unis voyaient dans le roi Bhumibol un allié sûr contre les rouges. Conscients de la valeur du souverain en tant qu’icône anticommuniste, les Américains ont injecté une cascade de capitaux dans une campagne de propagande visant à ce que chaque foyer du royaume soit pourvu d’un portrait royal. Aujourd’hui encore, s’ils sont prompts à dénoncer les manquements démocratiques des autres pays d’Asie, les Etats-Unis s’élèvent rarement contre les interpellations de Thaïlandais et de ressortissants étrangers coupables d’avoir sali la monarchie. Les journalistes et les universitaires étrangers, qui ont besoin de visas et d’un accès aux services administratifs pour leur travail, mettent d’ailleurs le plus souvent en sourdine la question épineuse de la royauté.
Résultat de cette conspiration du silence : il n’a été publié à ce jour qu’une seule biographie sérieuse de ce monarque, pourtant l’un des plus grands leaders politiques actuels d’Asie. The King Never Smiles [Le roi qui ne sourit jamais], du journaliste américain Paul Handley (2006) [non traduit en français], affirme que la restauration du pouvoir et du prestige de la monarchie thaïlandaise est “l’une des grandes histoires non racontée du xxe siècle”. L’auteur fait remarquer que, depuis sa parution, il y a deux ans, personne n’a mis en cause les principaux faits révélés par l’ouvrage. Pas même les histoires les plus accablantes, de celles qui font voler en éclats le mythe selon lequel le souverain ne se mêlerait que rarement de politique, et que s’il venait à le faire ce ne serait que pour servir le bien. Voici sans doute l’accusation la plus grave : en 1976, le roi aurait fermé les yeux sur la constitution de milices de droite qui, aux côtés de l’armée, ont par la suite réprimé dans un bain de sang des manifestations étudiantes pacifiques. Comme c’est souvent le cas dans l’histoire moderne de la Thaïlande, l’agitation de 1976 a servi de prétexte pour renverser le gouvernement en place et le remplacer par une équipe ayant reçu l’assentiment du palais.
Bhumibol avait 18 ans lorsqu’il a accédé au trône, en 1946, à la mort mystérieuse de son frère, le roi Ananda. Aussi est-il rapidement tombé sous l’emprise de ses oncles, des princes avides de restaurer le pouvoir et le faste que la couronne avait perdus depuis l’abolition de la monarchie absolue, en 1932. Dans les années 1950, après avoir gagné en carrure, il s’attela à mettre sur pied un système complet de népotisme. Grâce à l’attribution d’honneurs divers en récompense des dons versés à la cause royale, la monarchie est tout naturellement devenue le premier fonds caritatif du pays. Ce “réseau monarchique”, comme l’a surnommé Duncan McCargo, un universitaire britannique, a replacé le roi au centre de la société thaïlandaise, lui rendant une grande part de son pouvoir d’autrefois.
Un refrain inspiré par des années de discours royaux est désormais repris en chœur par l’Alliance du peuple pour la démocratie : une vie politique reposant sur des élections est irrémédiablement pourrie et le pays se porterait mieux s’il était pris en main comme il faut par des “hommes de valeur” soutenus par la couronne. Chantre de ce précepte tout au long de la parodie de démocratie des années 1980, le général Prem Tinsulanonda, assis dans son fauteuil de Premier ministre non élu, a fait plus que quiconque pour exalter l’image de demi-dieu du roi. Aujourd’hui président du conseil privé de Bhumibol, le général Prem est censé se tenir à l’écart des affaires politiques. Mais ce n’est qu’un mythe de plus. Il est en effet largement considéré comme l’instigateur du coup d’Etat de 2006. Rappelons que, peu de temps auparavant, il avait expliqué à l’armée qu’elle appartenait au roi et que M. Thaksin n’était qu’un simple pion, un “cavalier” interchangeable.
L’armée est pour beaucoup dans les problèmes du pays. Ses généraux s’imaginent avoir le droit de renverser tout gouvernement qui ne sied pas au monarque ou aux militaires, obéissant au moindre signe de la monarchie, laquelle a approuvé quantité de ses coups d’Etat. Paul Handley, l’auteur de The King Never Smiles, accuse le roi d’avoir sapé l’Etat de droit. De fait, l’influence de Bhumibol est telle que,
Même le roi le plus révéré au monde, un roi adulé par son peuple comme un demi-dieu, n’est pas immortel. C’est la triste vérité qui s’est rappelée à la mémoire des Thaïlandais en novembre, lors des six jours de la fastueuse cérémonie crématoire organisée en l’honneur de la princesse Galyani [décédée en début d’année], la sœur aînée de leur roi bien-aimé Bhumibol Adulyadej. Les défilés ont rassemblé un cortège de voitures dorées et une armée de figurants en costume traditionnel. A Bangkok, certains ont vu dans ces funérailles une répétition générale de celles du roi Bhumibol, qui a célébré son 81e anniversaire le 5 décembre et dont le règne – déjà long de soixante-deux ans – ne saurait se prolonger très longtemps encore.
Les obsèques de la princesse Galyani n’ont que brièvement apaisé les dissensions politiques qui déchirent depuis trois ans les partisans de Thaksin Shinawatra, le Premier ministre renversé par les généraux royalistes lors du coup d’Etat de 2006, et le mouvement d’opposition soutenu par la majeure partie de l’élite traditionnelle de la capitale, dont visiblement la reine Sirikit. Les cérémonies étaient achevées depuis à peine un jour quand une grenade a explosé au milieu des protestataires anti-Thaksin, faisant une victime. Ces derniers, regroupés au sein de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), qui occupaient le siège du gouvernement depuis le mois d’août, ont alors investi les principaux aéroports de la capitale, semant le chaos [350 000 passagers ont été bloqués sur place et le coût pour l’économie est colossal]. Le siège n’a été levé que huit jours plus tard, à la suite de la dissolution des principaux partis de la coalition gouvernementale pro-Thaksin ordonnée par la Cour constitutionnelle.
Outre les craintes légitimes liées aux abus de pouvoir de M. Thaksin, une des inquiétudes des royalistes est qu’à travers ses politiques populistes d’aide médicale et de microcrédit, l’ancien magnat des télécommunications se bâtisse un système népotique et acquière une popularité, se posant en rival du roi. Autre frayeur : par le passé, M. Thaksin aurait redoublé d’attentions à l’égard du prince héritier Maha Vajiralongkorn. Une générosité qui aurait eu pour dessein de s’assurer une influence en prévision de son couronnement.
C’est notamment pour ces raisons et quelques autres qu’il est nécessaire, si l’on veut prendre la mesure de l’infortune de ce pays de 64 millions d’habitants, de connaître l’histoire trop rarement contée du roi Bhumibol. Bon nombre de Thaïlandais ne manqueront pas de s’offusquer en lisant ce qui suit ; ils préféreront la fable officielle de leur roi adoré. Mais ses actions passées sont à l’origine d’un conflit qui coupe le pays en deux. Il est nécessaire de les passer au crible.
Même dépouillée de la mythologie que ses courtisans ont mis des dizaines d’années à élaborer, l’histoire de Bhumibol reste exceptionnelle. Né aux Etats-Unis, ce fils d’une princesse de la dynastie Chakri et d’un roturier métis chinois hérite accidentellement d’un trône à deux doigts de disparaître. Il saura lui redonner vie, accouchant même d’une des monarchies les plus puissantes et les plus prospères de la planète, la seule sans aucun doute des temps modernes à avoir étendu son pouvoir politique à une telle échelle. Le charisme du roi, son intelligence, ses talents (de saxophoniste et de faiseur de pluie, une science pour laquelle il détient un brevet européen), son profond attachement au bien-être de son peuple expliquent l’adoration qui lui est vouée à l’intérieur des frontières et l’admiration qu’on lui témoigne à travers le monde.
Cette icône a de toute évidence atteint son zénith en 1992. Alors que l’armée avait ouvert le feu sur des dizaines de manifestants démocrates à Bangkok, la télévision a diffusé les images du chef de l’armée (et Premier ministre) Suchinda Kraprayoon et de la figure de proue des protestataires Chamlong Srimuang (aujourd’hui un fidèle de la PAD) se prosternant devant le monarque. Peu après, le général Suchinda présentait sa démission tandis que la restauration de la démocratie auréolait plus encore le roi Bhumibol.
Quoi qu’il en soit, son histoire est aussi celle d’un souverain qui a perdu foi en la démocratie (pour autant qu’il l’ait jamais eue) et qui n’a cessé de s’ingérer dans les coulisses politiques. Et aujourd’hui, au crépuscule de son règne, il risque de laisser derrière lui une Thaïlande orpheline qui n’est pas préparée à vivre sans son “Père”, comme elle le surnomme affectueusement. On ne peut comprendre comment ce pays, il y a encore peu parangon du pluralisme politique sur le continent asiatique, a sombré dans un tel “désordre” (le roi lui-même l’a déclaré en 2006) sans lever l’épais voile de vénération qui entoure sa personne.
Mais ce n’est pas chose facile. Car paradoxalement, même un roi censé être adulé par l’ensemble de ses sujets, ou presque, a besoin de protection. Et cette protection a pris la forme de la législation la plus impitoyable du monde en matière de lèse-majesté*. Tandis que la plupart des monarchies ont aboli ou cessé d’appliquer ce genre de loi, la Thaïlande l’a durcie dans les années 1970. Même la critique la plus modérée et la plus pesée à l’encontre de la couronne est proscrite, et passible d’une peine allant jusqu’à quinze ans de prison. Cette législation de fer a un effet évident non seulement sur le peuple thaïlandais, mais aussi sur des générations de diplomates occidentaux, d’universitaires et de journalistes qui, à quelques rares exceptions près, s’autocensurent docilement.
A l’origine de cette situation se trouve – entre autres – la guerre du Vietnam. A l’époque, les Etats-Unis voyaient dans le roi Bhumibol un allié sûr contre les rouges. Conscients de la valeur du souverain en tant qu’icône anticommuniste, les Américains ont injecté une cascade de capitaux dans une campagne de propagande visant à ce que chaque foyer du royaume soit pourvu d’un portrait royal. Aujourd’hui encore, s’ils sont prompts à dénoncer les manquements démocratiques des autres pays d’Asie, les Etats-Unis s’élèvent rarement contre les interpellations de Thaïlandais et de ressortissants étrangers coupables d’avoir sali la monarchie. Les journalistes et les universitaires étrangers, qui ont besoin de visas et d’un accès aux services administratifs pour leur travail, mettent d’ailleurs le plus souvent en sourdine la question épineuse de la royauté.
Résultat de cette conspiration du silence : il n’a été publié à ce jour qu’une seule biographie sérieuse de ce monarque, pourtant l’un des plus grands leaders politiques actuels d’Asie. The King Never Smiles [Le roi qui ne sourit jamais], du journaliste américain Paul Handley (2006) [non traduit en français], affirme que la restauration du pouvoir et du prestige de la monarchie thaïlandaise est “l’une des grandes histoires non racontée du xxe siècle”. L’auteur fait remarquer que, depuis sa parution, il y a deux ans, personne n’a mis en cause les principaux faits révélés par l’ouvrage. Pas même les histoires les plus accablantes, de celles qui font voler en éclats le mythe selon lequel le souverain ne se mêlerait que rarement de politique, et que s’il venait à le faire ce ne serait que pour servir le bien. Voici sans doute l’accusation la plus grave : en 1976, le roi aurait fermé les yeux sur la constitution de milices de droite qui, aux côtés de l’armée, ont par la suite réprimé dans un bain de sang des manifestations étudiantes pacifiques. Comme c’est souvent le cas dans l’histoire moderne de la Thaïlande, l’agitation de 1976 a servi de prétexte pour renverser le gouvernement en place et le remplacer par une équipe ayant reçu l’assentiment du palais.
Bhumibol avait 18 ans lorsqu’il a accédé au trône, en 1946, à la mort mystérieuse de son frère, le roi Ananda. Aussi est-il rapidement tombé sous l’emprise de ses oncles, des princes avides de restaurer le pouvoir et le faste que la couronne avait perdus depuis l’abolition de la monarchie absolue, en 1932. Dans les années 1950, après avoir gagné en carrure, il s’attela à mettre sur pied un système complet de népotisme. Grâce à l’attribution d’honneurs divers en récompense des dons versés à la cause royale, la monarchie est tout naturellement devenue le premier fonds caritatif du pays. Ce “réseau monarchique”, comme l’a surnommé Duncan McCargo, un universitaire britannique, a replacé le roi au centre de la société thaïlandaise, lui rendant une grande part de son pouvoir d’autrefois.
Un refrain inspiré par des années de discours royaux est désormais repris en chœur par l’Alliance du peuple pour la démocratie : une vie politique reposant sur des élections est irrémédiablement pourrie et le pays se porterait mieux s’il était pris en main comme il faut par des “hommes de valeur” soutenus par la couronne. Chantre de ce précepte tout au long de la parodie de démocratie des années 1980, le général Prem Tinsulanonda, assis dans son fauteuil de Premier ministre non élu, a fait plus que quiconque pour exalter l’image de demi-dieu du roi. Aujourd’hui président du conseil privé de Bhumibol, le général Prem est censé se tenir à l’écart des affaires politiques. Mais ce n’est qu’un mythe de plus. Il est en effet largement considéré comme l’instigateur du coup d’Etat de 2006. Rappelons que, peu de temps auparavant, il avait expliqué à l’armée qu’elle appartenait au roi et que M. Thaksin n’était qu’un simple pion, un “cavalier” interchangeable.
L’armée est pour beaucoup dans les problèmes du pays. Ses généraux s’imaginent avoir le droit de renverser tout gouvernement qui ne sied pas au monarque ou aux militaires, obéissant au moindre signe de la monarchie, laquelle a approuvé quantité de ses coups d’Etat. Paul Handley, l’auteur de The King Never Smiles, accuse le roi d’avoir sapé l’Etat de droit. De fait, l’influence de Bhumibol est telle que,
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