Les hommes qui passaient l’hiver isolés dans des chantiers étaient forcément moins contrôlés par le clergé et n’avaient pas à se soumettre à toutes les restrictions imposées par ce dernier.[1] Ils pouvaient donc être tentés d’aller voir ce qu’avait à offrir le diable, qui avait beaucoup moins de limitations que l’Église et qui ne demandait comme sacrifice que « de ne pas prononcer le nom du bon Dieu pendant le trajet, et de ne pas s'accrocher aux croix des clochers en voyageant.»[2] Satan signifiant en hébreu « l’ennemi », sa forte présence au Québec peut être vue comme le résultat du mépris que les Anglais avaient pour nous sous le régime britannique qui a énormément marqué la population du Québec jusqu’à aujourd’hui puisque, dans les histoires, le diable est l’ennemi du clergé et, la plupart du temps, les gens tentent de le fuir tout comme les Anglais étaient les ennemis des catholiques et étaient fuis par les Canadiens-Français. Le pacte que les bûcherons font avec le diable dans le texte de Beaugrand serait donc un pacte allant contre la tradition, que le clergé tente de garder intacte afin de garder un pouvoir sur les catholiques, et, par conséquent, contre l’Église, ce qui peut être un signe que les hommes de chantiers étaient beaucoup moins contrôlés par le clergé que les gens qui restaient dans les villages tout l’hiver.