Le terme méduse est un nom vernaculaire désignant les formes libres de nombreux groupes de cnidaires et s'opposent donc aux formes polypes, sessiles. Les méduses sont généralement des prédateurs, elles paralysent leurs proies grâce à leurs cnidocytes et peuvent posséder des structures sensorielles très élaborées comme des ocelles, rassemblées au sein de rhopalies. Certaines méduses appartenant à la classe des Cubozoa peuvent être mortelles pour l'Homme.
Dans le cycle de vie de certains groupes de cnidaires, la forme méduse peut alterner avec la phase polype, mais d'autres vivent uniquement à l'état de méduse. Bien qu'on les retrouve principalement dans les eaux salées, il est possible d'observer certains types de méduses en eau douce.
Il existe environ 1 500 espèces de méduses répertoriées au début du xxie siècle, essentiellement des hydroméduses1. Les méduses sont par ailleurs considérées - au vu de résultats récents de phylogénie moléculaire - comme un caractère propre à l'un des deux groupes de cnidaires, appelé en conséquence Medusozoa (composé des classes : Cubozoa, Scyphozoa et Hydrozoa). L'autre groupe étant celui des Anthozoa2. Cependant l'origine évolutive exacte de la forme méduse est encore mal comprise.
Les méduses sont apparues sur Terre il y a environ 650 millions d'années pendant l'Édiacarien et figurent probablement parmi les premiers métazoaires.
Méduse Chrysaora melanaster.
Réaumur qui étudiait la Rhizostoma bleue sur les côtes de La Rochelle l'appelle « gelée de mer » en 1710, d'où le terme anglais de jellyfish (littéralement « poisson-gelée ») pour désigner l'ensemble des méduses3. C'est Linné qui le premier leur assigne le nom de méduse alors que ce nom mythologique avait d'abord été donné par des amateurs d'histoire naturelle à des astéries du genre Euryale4. Le savant suédois leur donne ce nom à cause de leurs tentacules qui lui faisaient penser aux cheveux de Méduse, l'une des trois Gorgones de la mythologie grecque, n'utilisant le terme de « méduse » que pour un seul genre, classé parmi les vers, dans lequel il rangea les dix-huit espèces connues à l'époque5.
La simplicité de sa structure proche de certaines plantes vaut à la méduse d'être appelée zoophyte (littéralement plante-animal). Dans sa première édition (1735) du Systema Naturae, Linné, en bon botaniste, place les méduses dans l'ordre des Zoophyta, désignant les tentacules comme les étamines des méduses (Stamina Medusarum), leurs bras oraux comme les pistils (Pistilla)6. Les méduses sont classées dans ce taxon jusqu'au xixe siècle, comme le montre la collection du Règne animal de Georges Cuvier en 18177.
Les naturalistes François Péron et de Charles Alexandre Lesueur dénombrent jusqu'à 70 espèces différentes de méduses suite à l'expédition Baudin dans les Terres australes, Péron attribuant à ces spécimens des noms gravitant autour des Gorgones : ses Phorcynia et ses Cetosia sont dédiées au parents des Gorgones ; les rayons dorés de Chrysaora rappellent l'épée d'or de Chrysaor, fils de Poséidon et de Méduse ; les six tentacules de Geryonia évoquent les six bras du géant Géryon, fils de Chrysaor8. La monographie ultérieure de ces deux naturalistes décrit 122 espèces de méduses qu'ils partagent en 39 genres9.