Vers une saturation du marché ?
Bien que tous les acteurs économiques semblent partager un indéniable optimisme sur les
perspectives du marché à court et moyen terme, des obstacles pourraient se dresser face au
développement de la capitale du Nord. Les plans de désenclavement de Chiang Mai via le
développement des réseaux routiers et ferroviaires restent cantonnés, pour l’heure, au statut
de projets. Ils nécessitent à la fois une volonté politique forte et d’importants moyens
financiers. Le ministère des Transports thaïlandais estime à 100 milliards de bahts le prix de
la ligne TGV Bangkok - Chiang Mai. Malgré son attrait, Chiang Mai fait face chaque année à
des problèmes de pollution. Même si elle est proche de la nature car située dans la préfecture
la plus boisée de Thaïlande, la ville est paradoxalement connue pour sa mauvaise qualité de
l’air. En effet, à partir de février et surtout au mois de mars, les fumées provoquées par une
culture sur brûlis endémique (malgré l’interdiction des autorités) et des feux de forêt rendent
l’air difficilement respirable.
Enfin, l’absence de tissu industriel est également un facteur d’instabilité à moyen terme car la
ville reste, malgré des efforts de diversification, trop dépendante vis-à-vis de ses deux
secteurs d’activité traditionnels que sont le tourisme et l’agriculture.
« Alors que quelques années auparavant les habitants de Chiang Mai avaient l’habitude de
prendre l’avion en fin de semaine pour aller faire les magasins à Bangkok, ce sont aujourd’hui
les gens de la côte qui s’envolent pour Chiang Mai, pour son climat plus frais certes, mais
aussi pour retrouver l’authenticité et la sérénité uniques de la Rose du Nord », conclut Lamai
A., directrice des ventes pour l’entreprise de construction Somwang.