Les travaux2.[modifier | modifier le code]
La façade de l'École militaire en 2006.
Dès le 13 septembre 1751, les travaux commencent par le creusement du grand puits. Mais, très vite, l'argent vient à manquer. Après les guerres de Louis XV, les caisses de l'État sont vides et l'on peine à réunir les fonds nécessaires. Les travaux avancent si lentement qu'en 1754 seuls ont été commencés les différents bâtiments de service. C'est pourquoi, pour ne pas compromettre l'ouverture de l'institution, il est décidé de n'accueillir dans un premier temps qu'un petit nombre d'élèves, en aménageant les bâtiments de service en dortoirs et salles de classe. C'est chose faite dès 1756 : l'institution ouvre ses portes à deux cents cadets.
Les travaux se poursuivent, mais la situation financière devient de plus en plus préoccupante. Madame de Pompadour et Joseph Pâris Duverney ne peuvent pas financer eux-mêmes toute la construction. Finalement, en 1760, le Roi décide que l'institution sera répartie entre l'École militaire et le Collège Royal de la Flèche, ce qui rend caduc le grand projet.
Gabriel se remet au travail, mais il lui faut désormais voir moins grand. Heureusement, on s'avise en 1766, après avoir débarrassé le Champ-de-Mars des matériaux qui l'encombrent, que la magnifique perspective qu'il offre mérite de s'achever sur une belle façade. Gabriel peut ainsi reprendre, sur une surface réduite, plusieurs éléments du Grand Projet et notamment la magnifique façade du bâtiment principal, que l'on peut toujours admirer aujourd'hui. Le 5 juillet 1768, le Roi vient poser la première pierre de la chapelle et en 1780, les travaux sont achevés. L'institution fonctionne alors depuis plus de vingt ans et a déjà formé de nombreux cadets. Le plus célèbre d'entre ceux qui dans les années suivantes y ont été admis est certainement Bonaparte. Entré à l'École militaire en octobre 1784, il en sort en octobre 1785, peu après avoir reçu la Confirmation dans la chapelle de l'institution. Parmi les élèves, on compte aussi le futur diplomate Jean-François de Bourgoing, entré en 1760. Parmi les professeurs, on compte le géographe Edme Mentelle, ou l'académicien et militaire Louis-Félix Guynement de Kéralio.
Mais le Collège Royal militaire voulu par Louis XV ne survit pas à la mort de son fondateur. Sept ans après son achèvement, le 9 octobre 1787, l'École militaire est fermée et on y prévoit le transfert de l'Hôtel-Dieu. Finalement, le déménagement n'aura jamais lieu. Les bâtiments sont laissés à l'abandon puis pillés à la Révolution. L'édifice traverse des années mouvementées pendant lesquelles il sert de dépôt, puis de caserne, notamment pour la Garde impériale. Au fur et à mesure de ses différentes affectations, il est agrandi, pour acquérir l'aspect qu'on lui connaît actuellement.
C'est seulement à la fin du xixe siècle que l'École militaire est rendue à sa vocation première : l'enseignement. En 1878 est ouverte dans ses murs l’École supérieure de guerre. Puis, en 1911 s'installe le centre des hautes études militaires. Depuis cette date, elle n'a plus cessé de former des officiers.
Elle a accueilli le collège de défense de l'OTAN (ou NATO college) de sa création en 1951 à 1966 (sortie de la France du commandement intégré de l'OTAN) ; celui-ci est maintenant à Rome.
En 2012, des travaux de purge sont entrepris. Les façades des bâtiments étant dans un état délabré, des fragments de pierre de construction tombent au sol. La chute de ces matières étant dangereux pour les occupants et pour les passants sur le trottoir, il fut décidé de supprimer tous les morceaux risquant de tomber de par leur état actuel. C'est la raison pour laquelle les façades sont nouvellement "marquées" de zones plus claires, et que des coins et autres parties des pierres ont été évasés lors de la purge. En juin 2012, la purge de la façade du bâtiment situé au n°15, accolés au "château", a mis au jour deux balles emprisonnées dans l'ouverture des fenêtres du bâtiment attenant à la bibliothèque : elles ont été remises au bibliothécaire. Ces balles datent probablement de 1944. Les façades révèlent des centaines d’impacts de tir, surtout au n°11; les balles ont percé la pierre sur 5 à 15 cm de profondeur.