Profondément divisée, la Thaïlande est à nouveau confrontée à une crise politique d'ampleur. En interdisant à Yingluck Shinawatra, son ex-première ministre, d'exercer un mandat pendant cinq ans et en l'inculpant de « corruption » le risque est grand de raviver les tensions dans le pays. La junte qui a pris le pouvoir en mai 2014 est accusée de vouloir éliminer durablement l'influent clan Shinawatra de la scène politique, alors que se pose la question de la succession du roi Bhumibol, âgé de 87 ans, tabou suprême en Thaïlande. Pour les analystes, l'interdiction de toute activité politique de Yingluck, doublée d'une condamnation en justice, font partie du processus d'élimination.