La Place de l'Étoile
Le roman raconte, sur un mode en partie autobiographique, l’histoire de Raphaël Schlemilovitch, juif français né juste après la guerre et hanté par l’image de cette guerre et par la manie de la persécution. Le héros, qui est aussi le narrateur, raconte son histoire de manière complètement hallucinée, mélangeant réalité et fictions personnelles.
Se présentant d’abord comme un juif antisémite appartenant à la Gestapo française, il vit à Genève et se lie avec Des Essarts, un aristocrate français, et Maurice Sachs, miraculeusement réapparu. Après leur disparition, il retrouve son père, gros industriel israélite de New York, lui lègue toute sa fortune héritée d’un oncle, puis s’inscrit en khâgne à Bordeaux, où il subit l’influence de Debigorre, professeur de lettres, ancien pétainiste raillé par ses élèves et dont il prend la défense. Il rencontre ensuite Lévy-Vendôme, aristocrate juif spécialiste de la traite des Blanches, et réalise pour lui quelques « prises » dans le terroir français (qui l’attire énormément), d’abord en Savoie puis en Normandie. Il s’enfuit alors à Vienne, où il devient proxénète, croyant devenir le Juif officiel du Troisième Reich, ami de Heydrich, proxénète officiel des SS et amant d’Eva Braun. On le voit ensuite partir en Israël dans un camp de rééducation qui ressemble fort à un camp de concentration, où l’armée israélienne « réforme » les juifs européens pour en faire de bons Israéliens délivrés de leurs obsessions au sujet du malheur juif, de la pensée juive, de l’esprit juif. Mais tout ceci semble n’être qu’illusion, car après une dernière scène où tous les personnages réapparaissent, on retrouve Schlemilovitch sur un divan à Vienne, en train de se faire psychanalyser par un médecin qu’il prend manifestement pour le docteur Freud.