Née au Japon en 1967, fille d’Ambassadeur Belge, Amélie Nothomb reste profondément marquée par la culture nippone qu'elle a quitté à l’âge de 5 ans et qu’elle porte dans son cœur.
Amélie Nothomb raconte une partie de son enfance dans d’autres romans telles que Métaphysique des tubes, Le Sabotage amoureux et Biographie de la faim.
Le sujet de Stupeur et tremblements est un roman autobiographique ou s’oppose mentalités Occidental et Japonaise.
En effet, nostalgique de ce pays, l’auteur y est retourné dans les années 1990 pour y travailler comme interprète ou elle songeait d’ailleurs s'y installer définitivement.
Son livre nous raconte la vie professionnelle dans une entreprise japonaise en 1990 d’une Occidentale au pays du Soleil Levant recruté par une grande entreprise d’import/export, la société Yumimoto.
La jeune femme y décrit sa déchéance et nous expose le système japonais du monde du travail (et certaines coutumes nippones) qui consiste a réclamer la perfection aux employés, leur assouvissement, mais également à mettre à l’écart sans toutefois les licencier, les éléments jugés incapables.
Dans un premier temps, elle doit écrire une lettre pour confirmer une rencontre de golf, mais son responsable déchire à chaque fois ces propositions. Il finit par lui dire de servir le thé dans une réunion. Amélie sert donc les clients en répondant gentiment en japonais. A la fin de la réunion, elle est priée de ne plus parler japonais.
Sa situation se dégrade de plus en plus à chaque fois qu'elle essaye de prendre une initiative.
Elle résiste avec humour et diplomatie aux ordres de sa supérieure Melle Fubuki, une jeune femme célibataire de 29 ans très grande, d’une beauté sublime, représentant la beauté typique nippone, mais également très stricte. Elle va passer par beaucoup de moments difficiles, jusqu’à devenir surveillante des toilettes.
Elle montre comment elle trouve la force de ne pas démissionner (ce qui est un déshonneur au Japon) en retournant cette situation à son avantage. Et présente sa démission à la façon nippone avec « stupeur et tremblements » comme le protocole l’impose en présence de l’Empereur, laissant croire à ses hiérarchies sa reconnaissance de son infériorité.
Ce livre est très intéressant et d’actualité car le management occidental s’inspire de plus de plus de ce management asiatique, expliquant pourquoi les dépressions et suicides augmentent tant dans nos sociétés