Première partie
Prologue et chapitre premier
"La lettre à Monsieur D.R.
Les Noces, Le voyage en Afrique du Nord
La maladie"
" "
" L'Immoraliste" s'ouvre sur une lettre à Monsieur D. R., Président du Conseil. Cette lettre, d'un scripteur dont nous ne connaîtrons pas le nom, forme le cadre dans lequel le récit de Michel est enchâssé. On y apprend, qu'appelés par leur ami qu'ils n'ont plus revu depuis son mariage, Denis, Daniel et le scripteur précisément ont rejoint Michel en Algérie, à Sidi b. M.
" "Michel ne veut d'autre secours que celui de pouvoir parler et ajoute, comme une conclusion anticipée de son récit : « Savoir se libérer n'est rien ; l'ardu, c'est savoir être libre. » (p.17). Son histoire commence par leur dernière rencontre : c'était aux environs d'Angers, à l'occasion de son mariage avec Marceline qu'il n'a épousée que pour « complaire à [s]on père » mourant (p.18).
" "De sa vie antérieure, de sa jeunesse, nous ne saurons que peu de choses, sinon que « le grave enseignement huguenot » (p.19) d'une mère tôt décédée, aura donné à Michel ce goût du travail qu'il reporte, sous l'impulsion de son père, sur l'étude des langues et des civilisations mortes.
" "Le jeune couple, après une cérémonie très sobre, s'embarque pour Tunis. Dès leur arrivée en Afrique du Nord, la santé de Michel commence à se détériorer. Dans la diligence qui les mène de Sousse à El Djem, où Michel veut visiter les ruines d'un amphithéâtre romain, les premiers symptômes de la tuberculose apparaissent. Le lendemain, en repartant vers Sousse, Michel crache le sang. Dans un premier temps, il cherche à dissimuler son malaise à Marceline par « haine de tout abandon par faiblesse » (p.27) ; puis, vexé de ce que son épouse n'ait rien su voir, il le lui annonce brutalement.
" "On fait venir un médecin ; Michel comprend qu'il ne reste que peu d'espoir de guérison et sans regret envisage la mort prochaine. Pourtant Marceline n'abandonne pas ; par « violence d'amour », elle l'arrache à Sousse et l'entraîne en Algérie : « C'est à Biskra que je devais guérir. » (p.30).Chapitre 2
"Bachir
Rechute et nouvelles résolutions
Renoncement à l'aide de Dieu"
" "
" "Après des jours d'agonie et après que « la mort l'a touché de son aile » (p.31), Michel, grâce aux soins constants de Marceline, revient peu à peu à la vie. Un jour, pour distraire son époux convalescent, Marceline ramène un petit Arabe, Bachir. Devant cet enfant débordant de santé, Michel reste admiratif ; l'observer déjà l'emplit du goût de la vie. Mais la maladie n'en est pas vaincue pour autant. Un jour, jouant aux billes avec Bachir, il a un nouveau crachement de sang.
" "De cette rechute Michel conclut qu'il ne s'était pas guéri comme il l'aurait fallu : pour guérir, il fallait le vouloir de toutes ses forces. Dès lors, prenant des résolutions pratiques pour une nouvelle hygiène de vie, il est conduit -- inconsciemment encore -- à subordonner la morale à la guérison : « il fallait juger bon, nommer Bien, tout ce qui m'était salutaire » (p.37).
" "Ne comptant désormais plus que sur sa volonté propre et sur le soutien de son épouse, Michel, apprenant que Marceline priait pour lui, repousse l'aide de Dieu : « Il ne faut pas prier pour moi, Marceline. » (p.39).
" "Chapitre 3
"Le corps, Les exercices
Le jardin public
La redécouverte des sens"
" "
" "La nécessité de guérir a fait s'intéresser Michel à ce qui jusque-là ne le préoccupait guère : son corps. Progressivement, grâce à des exercices méthodiques et quotidiens, il parvient à « en finir avec ces premiers bégaiements de santé » (p. 42) ; à présent, il peut découvrir le jardin public et la vie nouvelle qui s'y attache. Ce sont surtout les enfants qui l'attirent et qui l'amusent ; Marceline, si prévenante, souvent le gêne dans ses promenades qu'à présent il entend faire seul, ou accompagné de Bachir.
" "Dans ce nouvel environnement, tous les sens se réveillent et s'exaspèrent. A travers cette sensation « aussi forte qu'une pensée » (p.47), Michel découvre un passé enfoui, la réminiscence de « [s]a première enfance »." "Chapitre 4
"Les vergers
Moktir et le vol des ciseaux"
" "
" "Sa santé s'améliorant, Michel découvre en compagnie de Marceline les vergers de l'oasis. Dans ce paysage idyllique où des bergers, joueurs de flûtes, d'un jardin l'autre se répondent, Michel goûte « l'exaltation des sens et de la chair » (p. 50). Curieux de tout, désireux de faire des rencontres, il y retourne tous les jours jusqu'à l'arrivée de l'hiver. Le mauvais temps de nouveau l'oblige à rester cloîtré dans la demeure où un jour, il a « une curieuse révélation sur [lui]-même ».
" "En effet, Moktir -- l'un des enfants que le couple a pris l'habitude de faire venir chez eux -- étant seul dans la chambre avec Michel et ne se sachant pas observé, escamote une paire de ciseaux. Le curieux est que Michel ne bronche pas et même ne dénonce pas le petit à Marceline. Moktir, qu'il n'aimait jusqu'alors que médiocrement, devient son préféré." "Chapitre 5
"Le printemps
La dernière nuit à Biskra
« Maintenant tu te ceins toi-mêmeŠ »"
" "
" "Le printemps éclate à Biskra en même temps que le rétablissement de Michel. C'est l'occasion de prendre de nouvelles résolutions. Réalisant combien jusqu'à présent il a délaissé Marceline, Michel se promet de l'aimer mieux à l'avenir.
" "Avec l'arrivée des grandes chaleurs, le couple décide de quitter Biskra ; la dernière nuit, Michel, ne pouvant trouver le sommeil, sort sur la terrasse. Le calme qui règne dans la petite cour, l'immobilité des palmes ; tout cela lui inspire une sorte d'effroi, et soudainement il est envahi par « le sentiment tragique de [s]a vie » (p. 58). Avant de se recoucher, ouvrant au hasard la Bible, il tombe sur ce passage de l'évangile selon Saint Jean : « Maintenant tu te ceins toi-même et tu vas où tu veux aller ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mainsŠ »" "Chapitre 6
"Le voyage du retour
Un nouvel être
Ravello"
" "
" "De Tunis, Marceline et Michel regagnent Syracuse, puis l'Italie. Là, sur une terre culturellement familière, Michel réalise qu'il est changé : son goût pour l'histoire s'est altéré. Son horreur de la mort, à laquelle il associe l'immobilité de la petite cour à Biskra, lui rend toutes choses figées détestables. S'il s'intéresse encore à l'histoire, ce n'est qu'en « l'imaginant au présent » (p. 61).
" "Tout désormais lui fait pressentir qu'un être nouveau, longtemps étouffé par l'instruction et les habitudes sociales, cherche à se faire entendre : « (Š) je me comparais aux palimpsestes. » (p. 63). Cet être, Michel l'imagine libre, fort, respirant la santé. A Ravello, prenant exemple sur les paysans aux « belles peaux hâlées », il s'impose des bains de mer et de soleil. Après quelques jours, sa cure porte des fruits : il se trouve « non pas robuste encore, mais pouvant l'être, harmonieux, sensuel, presque beau. » (p. 68)." "Chapitre 7
"Michel se fait raser à Amalfi
Premières appréhensions"
" "
" "Pour faire apparaître physiquement l'être nouveau, pour se débarrasser d'un ornement qu'il juge à présent ridicule, Michel décide de se faire raser la barbe à Amalfi : l'ultime masque tombe sous les ciseaux du barbier. Pour la première fois, Michel s'effraie de sa transformation : « (Š) il me semblait qu'on voyait à nu ma pensée (Š) ». Redoutant que Marceline ne s'aperçoive de sa métamorphose et qu'elle n'entrave son évolution, il cherche à la lui dissimuler. Tout en étant conscient du problème moral que pose cette dissimulation, il n'en prend pas moins plaisir à ce jeu : « (Š) je finis par trouver plaisir à cette dissimulation même, à m'y attarder, comme au jeu de mes facultés inconnues. » (p. 71)" "Chapitre 8
"L'accident de voiture
La nuit de Sorrente"
" "
" "Parti seul pour Positano où Marceline doit le rejoindre, Michel manque de se faire écraser par une voiture folle : le cocher, complètement soûl, fouette violemment le cheval affolé et Marceline -- car c'est
Première partie
Prologue et chapitre premier
"La lettre à Monsieur D.R.
Les Noces, Le voyage en Afrique du Nord
La maladie"
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" L'Immoraliste" s'ouvre sur une lettre à Monsieur D. R., Président du Conseil. Cette lettre, d'un scripteur dont nous ne connaîtrons pas le nom, forme le cadre dans lequel le récit de Michel est enchâssé. On y apprend, qu'appelés par leur ami qu'ils n'ont plus revu depuis son mariage, Denis, Daniel et le scripteur précisément ont rejoint Michel en Algérie, à Sidi b. M.
" "Michel ne veut d'autre secours que celui de pouvoir parler et ajoute, comme une conclusion anticipée de son récit : « Savoir se libérer n'est rien ; l'ardu, c'est savoir être libre. » (p.17). Son histoire commence par leur dernière rencontre : c'était aux environs d'Angers, à l'occasion de son mariage avec Marceline qu'il n'a épousée que pour « complaire à [s]on père » mourant (p.18).
" "De sa vie antérieure, de sa jeunesse, nous ne saurons que peu de choses, sinon que « le grave enseignement huguenot » (p.19) d'une mère tôt décédée, aura donné à Michel ce goût du travail qu'il reporte, sous l'impulsion de son père, sur l'étude des langues et des civilisations mortes.
" "Le jeune couple, après une cérémonie très sobre, s'embarque pour Tunis. Dès leur arrivée en Afrique du Nord, la santé de Michel commence à se détériorer. Dans la diligence qui les mène de Sousse à El Djem, où Michel veut visiter les ruines d'un amphithéâtre romain, les premiers symptômes de la tuberculose apparaissent. Le lendemain, en repartant vers Sousse, Michel crache le sang. Dans un premier temps, il cherche à dissimuler son malaise à Marceline par « haine de tout abandon par faiblesse » (p.27) ; puis, vexé de ce que son épouse n'ait rien su voir, il le lui annonce brutalement.
" "On fait venir un médecin ; Michel comprend qu'il ne reste que peu d'espoir de guérison et sans regret envisage la mort prochaine. Pourtant Marceline n'abandonne pas ; par « violence d'amour », elle l'arrache à Sousse et l'entraîne en Algérie : « C'est à Biskra que je devais guérir. » (p.30).Chapitre 2
"Bachir
Rechute et nouvelles résolutions
Renoncement à l'aide de Dieu"
" "
" "Après des jours d'agonie et après que « la mort l'a touché de son aile » (p.31), Michel, grâce aux soins constants de Marceline, revient peu à peu à la vie. Un jour, pour distraire son époux convalescent, Marceline ramène un petit Arabe, Bachir. Devant cet enfant débordant de santé, Michel reste admiratif ; l'observer déjà l'emplit du goût de la vie. Mais la maladie n'en est pas vaincue pour autant. Un jour, jouant aux billes avec Bachir, il a un nouveau crachement de sang.
" "De cette rechute Michel conclut qu'il ne s'était pas guéri comme il l'aurait fallu : pour guérir, il fallait le vouloir de toutes ses forces. Dès lors, prenant des résolutions pratiques pour une nouvelle hygiène de vie, il est conduit -- inconsciemment encore -- à subordonner la morale à la guérison : « il fallait juger bon, nommer Bien, tout ce qui m'était salutaire » (p.37).
" "Ne comptant désormais plus que sur sa volonté propre et sur le soutien de son épouse, Michel, apprenant que Marceline priait pour lui, repousse l'aide de Dieu : « Il ne faut pas prier pour moi, Marceline. » (p.39).
" "Chapitre 3
"Le corps, Les exercices
Le jardin public
La redécouverte des sens"
" "
" "La nécessité de guérir a fait s'intéresser Michel à ce qui jusque-là ne le préoccupait guère : son corps. Progressivement, grâce à des exercices méthodiques et quotidiens, il parvient à « en finir avec ces premiers bégaiements de santé » (p. 42) ; à présent, il peut découvrir le jardin public et la vie nouvelle qui s'y attache. Ce sont surtout les enfants qui l'attirent et qui l'amusent ; Marceline, si prévenante, souvent le gêne dans ses promenades qu'à présent il entend faire seul, ou accompagné de Bachir.
" "Dans ce nouvel environnement, tous les sens se réveillent et s'exaspèrent. A travers cette sensation « aussi forte qu'une pensée » (p.47), Michel découvre un passé enfoui, la réminiscence de « [s]a première enfance »." "Chapitre 4
"Les vergers
Moktir et le vol des ciseaux"
" "
" "Sa santé s'améliorant, Michel découvre en compagnie de Marceline les vergers de l'oasis. Dans ce paysage idyllique où des bergers, joueurs de flûtes, d'un jardin l'autre se répondent, Michel goûte « l'exaltation des sens et de la chair » (p. 50). Curieux de tout, désireux de faire des rencontres, il y retourne tous les jours jusqu'à l'arrivée de l'hiver. Le mauvais temps de nouveau l'oblige à rester cloîtré dans la demeure où un jour, il a « une curieuse révélation sur [lui]-même ».
" "En effet, Moktir -- l'un des enfants que le couple a pris l'habitude de faire venir chez eux -- étant seul dans la chambre avec Michel et ne se sachant pas observé, escamote une paire de ciseaux. Le curieux est que Michel ne bronche pas et même ne dénonce pas le petit à Marceline. Moktir, qu'il n'aimait jusqu'alors que médiocrement, devient son préféré." "Chapitre 5
"Le printemps
La dernière nuit à Biskra
« Maintenant tu te ceins toi-mêmeŠ »"
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" "Le printemps éclate à Biskra en même temps que le rétablissement de Michel. C'est l'occasion de prendre de nouvelles résolutions. Réalisant combien jusqu'à présent il a délaissé Marceline, Michel se promet de l'aimer mieux à l'avenir.
" "Avec l'arrivée des grandes chaleurs, le couple décide de quitter Biskra ; la dernière nuit, Michel, ne pouvant trouver le sommeil, sort sur la terrasse. Le calme qui règne dans la petite cour, l'immobilité des palmes ; tout cela lui inspire une sorte d'effroi, et soudainement il est envahi par « le sentiment tragique de [s]a vie » (p. 58). Avant de se recoucher, ouvrant au hasard la Bible, il tombe sur ce passage de l'évangile selon Saint Jean : « Maintenant tu te ceins toi-même et tu vas où tu veux aller ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mainsŠ »" "Chapitre 6
"Le voyage du retour
Un nouvel être
Ravello"
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" "De Tunis, Marceline et Michel regagnent Syracuse, puis l'Italie. Là, sur une terre culturellement familière, Michel réalise qu'il est changé : son goût pour l'histoire s'est altéré. Son horreur de la mort, à laquelle il associe l'immobilité de la petite cour à Biskra, lui rend toutes choses figées détestables. S'il s'intéresse encore à l'histoire, ce n'est qu'en « l'imaginant au présent » (p. 61).
" "Tout désormais lui fait pressentir qu'un être nouveau, longtemps étouffé par l'instruction et les habitudes sociales, cherche à se faire entendre : « (Š) je me comparais aux palimpsestes. » (p. 63). Cet être, Michel l'imagine libre, fort, respirant la santé. A Ravello, prenant exemple sur les paysans aux « belles peaux hâlées », il s'impose des bains de mer et de soleil. Après quelques jours, sa cure porte des fruits : il se trouve « non pas robuste encore, mais pouvant l'être, harmonieux, sensuel, presque beau. » (p. 68)." "Chapitre 7
"Michel se fait raser à Amalfi
Premières appréhensions"
" "
" "Pour faire apparaître physiquement l'être nouveau, pour se débarrasser d'un ornement qu'il juge à présent ridicule, Michel décide de se faire raser la barbe à Amalfi : l'ultime masque tombe sous les ciseaux du barbier. Pour la première fois, Michel s'effraie de sa transformation : « (Š) il me semblait qu'on voyait à nu ma pensée (Š) ». Redoutant que Marceline ne s'aperçoive de sa métamorphose et qu'elle n'entrave son évolution, il cherche à la lui dissimuler. Tout en étant conscient du problème moral que pose cette dissimulation, il n'en prend pas moins plaisir à ce jeu : « (Š) je finis par trouver plaisir à cette dissimulation même, à m'y attarder, comme au jeu de mes facultés inconnues. » (p. 71)" "Chapitre 8
"L'accident de voiture
La nuit de Sorrente"
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" "Parti seul pour Positano où Marceline doit le rejoindre, Michel manque de se faire écraser par une voiture folle : le cocher, complètement soûl, fouette violemment le cheval affolé et Marceline -- car c'est
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